Les travaux sur toiture font partie des plus dangereux. Effectivement, les salariés (couvreur, charpentier, zingueur…) s’exposent à la chute de hauteur, mais aussi aux risques chimiques, notamment en présence de matériaux amiantés. En tant qu’entrepreneur dans le bâtiment ou artisan BTP, apprenez à travailler en hauteur en toute sécurité.
Travaux sur toiture, les principaux dangers
Le travail sur toiture s’avère dangereux pour plusieurs raisons :
- d’abord, la conception des bâtiments intègre rarement les protections collectives permanentes (garde-corps, plate-forme, passerelle, escalier, etc.). Elles permettent pourtant l’accès et la circulation en sécurité sur le toit ;
- ensuite, la pente de la toiture rend difficile les déplacements, mais aussi le porte de charges et l’emploi de matériel ;
- puis, il y a un risque d’effondrement des charpentes ou structures porteuses en cas d’utilisation inappropriée (ex. : surcharge), conception inadaptée, vétusté ou dégradation (corrosion, attaque de xylophages…) ;
- par ailleurs, le toit peut être glissant à cause des intempéries (vent, pluie, neige, grêle, etc.) ou de la pollution. Et le danger est accentué en cas de traitement anti-mousse sur la toiture ;
- enfin, les matériaux fragiles présentent un risque. Parmi eux, les plaques asphaltées ou le verre armé. Sans oublier les toitures fragilisées par le temps.
A noter qu’il faut aussi prendre en compte les caractéristiques individuelles de chaque travailleur : formation, qualification, état de fatigue, etc.
Qu’appelle-t-on une toiture fragile ?
Les toitures dites fragiles sont fabriquées avec des matériaux dont la résistance s’avère insuffisante pour supporter des travailleurs. Ainsi, des plaques fibrociment ou des vitrages de serre, par exemple, font partie des toits fragiles. En se déplaçant dessus, les salariés risquent de tomber ou de passer au travers.
En dessous de 1200 Joules, il convient de ne pas marcher sur le toit. Le revêtement est trop fragile. Mais en cas de résistance supérieure, il convient toutefois de prendre ces précautions. Parfois, le toit ne se révèle pas suffisamment solide. En réalité, tout dépend de l’activité et des circonstances : port de charges, nombre de personnes sur la toiture, etc.
Travaux sur toiture amiantée, attention danger !
Avant tout travaux sur toiture qui sollicitent les matériaux (ponçage, nettoyage, découpe…) ou en cas de retrait intégral de la couverture, il faut impérativement déterminer la présence ou non d’amiante. En effet, le risque amiante dans le BTP est important.
Normalement, si le permis de construire a été délivré après le 1er juillet 1997, le bâtiment ne comporte aucune trace d’amiante. En revanche, pour les permis de construire délivrés après cette date, ou si vous avez un doute, il faut contacter un diagnostiqueur immobilier certifié.
Ce qu’il faut faire pour travailler sur le toit en toute sécurité
D’abord, trouvez un moyen de ne pas monter sur la toiture. Pour cela, la meilleure solution est d’utiliser un équipement sécurisé : échafaudage, plate-forme élévatrice… Il est aussi préférable de privilégier les dispositifs de protection collective efficaces et qui protègent les travailleurs lors du montage et démontage. Parmi eux, les échafaudages de pied à montage et démontage en sécurité (MDS).
Ensuite, quand cela est techniquement impossible, utilisez du matériel spécifique afin de ne pas se déplacer directement sur les matériaux fragiles. Les équipements doivent être :
- déplacés sans que le travailleur n’ait à prendre appui sur la couverture ;
- portés par plusieurs éléments de charpente dont à un chaque extrémité du matériel ;
- agencés de façon à prévenir l’effet de bascule.
Il y a aussi des dispositifs qui préviennent efficacement les conséquences d’une chute. Par exemple, le filet en sous face est à installer en dessous de la toiture.
Enfin, en dernier recours, l’entreprise du BTP ou l’artisan doit prévoir le port d’un système d’arrêt de chute ou l’accès au moyen de cordes.