Traditionnellement opérés par des charpentiers, des couvreurs ou des zingueurs, les travaux de toiture engendrent des risques avérés : les chutes (objets, matériaux ou personnes), des postures contraignantes, des charges à manœuvrer, les conditions climatiques variables, les produits chimiques (traitement, colles, laines de verre, poussières, fumées de soudure…), l’utilisation d’outils tranchants… Heureusement, il existe des mesures de prévention des travaux de toiture à mettre en place. Présentation des précautions les plus essentielles.
L’organisation et l’installation du chantier
La première mesure de prévention des risques liés aux travaux de toiture est de correctement préparer son chantier – notamment l’implantation et la gestion des flux, des opérateurs, des engins et des approvisionnements. Assez logiquement, plus le chantier est important, plus son organisation est essentielle. Concrètement, il s’agit de baliser, éclairer et sécuriser les voies de circulation et de systématiquement ranger le chantier, que ce soit au niveau des palettes, des câbles, des matériaux et autres outils. Pour les chantiers importants, nécessitant l’intervention de plusieurs entreprises en même temps, un coordinateur « Sécurité et Protection de la Santé » – SPS est chargé de rédiger un Plan Général de Coordination (PGC).
Un suivi professionnel à différents niveaux
Au-delà de la prévention collective des dangers, il est possible de mettre en place de la prévention individuelle, à travers des informations et des formations sur les risques à destination des métiers liés aux travaux de toiture (couvreurs, charpentiers, zingueurs). Il peut s’agir de formation à la sécurité des équipements, telle que le montage et le démontage des échafaudages ou sur le travail en hauteur…
Parallèlement, tout employeur exposant ses salariés à des produits chimiques dangereux ou cancérogènes (amiante, plomb, solvants…) doit initier une surveillance médico-professionnelle renforcée pour chacun d’entre eux (même après leur départ de l’entreprise).
La sécurité des installations pour le travail en hauteur
Si les opérations qui le peuvent doivent être prioritairement conduites au sol, les autres méritent une attention soutenue – que ce soit au niveau du montage de l’échafaudage (avec des plaques pour pieds pour une meilleure stabilité et une bonne utilisation des échelles), de la présence d’accès sécurisés (avec prioritairement des garde-corps intégrés ou fixés, et à défaut le port d’un harnais de sécurité) et de filets à débris pour capter leur chute.
Naturellement, le recours à l’échafaudage doit être adapté au chantier, tout en étant conforme à la réglementation.
Les aides à la manutention de charges lourdes
Parmi les mesures de prévention des travaux de toiture, il faut également limiter les manutentions de charges lourdes, sources de troubles musculo-squelettiques (TMS) au niveau des articulations et du dos. Pour cela, il faut favoriser au maximum le recours à des engins de levage – treuils, monte-matériaux, palans à moteur, chariot élévateur…
Attention toutefois à bien sélectionner les accessoires de levage adaptés au conditionnement des matériaux et du matériel à transporter (panier de manutention, fourche à filet…)
La sélection des produits utilisés
Dans le cadre de la rédaction du Document Unique de Sécurité (DUS), toute entreprise doit identifier les agents chimiques dangereux ou cancérogènes présents dans les produits utilisés. La mesure de prévention la plus évidente est de supprimer leur utilisation ou de les substituer par des produits sains : par exemple, préférer une colle en phase aqueuse, plutôt qu’avec des Composés Organiques Volatils à l’origine, entre autres choses, de troubles neurologiques ou d’irritations des yeux et de la peau. À défaut, la connaissance des risques permet de mettre en place des mesures adaptées, telles que des règles d’hygiène strictes (lavage de main pour limiter les risques d’ingestion) ou encore une protection du visage, des voies respiratoires et des yeux…