L’amiante est un matériau qui présente de nombreuses qualités. Cependant, il provoque des maladies respiratoires graves du fait de sa haute toxicité. L’amiante représente même un problème majeur de santé au travail. Or, toutes les entreprises du bâtiment en rencontrent dans leur activité. Découvrez ce que dit la réglementation en la matière et quelles sont les règles de prévention. Focus sur le risque amiante dans le bâtiment.
Que dit la loi sur l’amiante au travail ?
L’amiante désigne des fibres invisibles à l’œil nu qui se révèlent toxiques par inhalation. Classé cancérogène, l’amiante s’avère interdit depuis le 1er juillet 1997. Néanmoins, les constructions possédant un permis de construire antérieur à cette date sont susceptibles de présenter de l’amiante.
D’autre part, une nouvelle réglementation amiante existe depuis 2012. Les salariés du BTP exposés à l’inhalation des poussières d’amiante doivent connaître les risques encourus et suivre une formation à la prévention du risque amiante. Son contenu et sa durée s’établissent en fonction de la catégorie du salarié ainsi que de la nature de l’opération.
Enfin, depuis le 2 juillet 2015, la valeur d’exposition professionnelle (VLEP) est passée de 100 à 10 fibres par litre. En cas de dépassement de cette valeur limite réglementaire, l’entreprise du BTP encourt une sanction pénale. A noter, même en dessous de la limite, le port d’une protection respiratoire reste obligatoire.
Les métiers du bâtiment concernés par l’amiante
L’amiante est interdit, mais les artisans du bâtiment continuent d’y être exposés. Il s’avère donc nécessaire de protéger tous les travailleurs en contact avec des MCA (matériaux contenant de l’amiante).
On trouve encore des MCA dans certaines cloisons ou portes coupe-feu, dalles de faux plafonds, dalles de sol, peintures, enduits de façades, toitures, etc.
Et des matériaux comme les ardoises fibre-ciment, plaques fibre-ciment ou tuiles fibre-ciment contiennent souvent de l’amiante.
Par conséquent, le risque amiante concerne de nombreux corps de métier. Parmi eux, les couvreurs, façadiers, peintres, maçons ou encore les poseurs de faux plafonds.
Présence d’amiante : la procédure à suivre
D’abord, si les matériaux contiennent de l’amiante en état de dégradation ou d’émiettement, il existe deux solutions :
- l’encapsulage des matériaux amiantés. Il s’agit d’une solution provisoire ;
- le retrait des matières amiantées. Cette solution définitive est préconisée.
Ensuite, les entreprises du bâtiment suivront une procédure bien définie :
- Évaluation des risques par chacun des acteurs concernés par l’amiante.
- Choix de la méthode de travail et de la solution pour réduire les risques encourus.
- Définition des mesures de protection individuelle et collective. Des règles de protection s’appliquent aussi aux personnes à proximité du chantier.
Il faut savoir également qu’il existe trois niveaux réglementaires :
- 1er niveau : l’empoussièrement possède une valeur inférieure à 100 fibres par litre.
- 2ème niveau : l’empoussièrement a une valeur comprise entre 100 f/L et 6000 f/L
- 3ème niveau : la valeur de l’empoussièrement est comprise entre 6000 f/L et 25 000 f/L.
- Au-delà de 25 000 f/L, l’entreprise du BTP trouvera une solution pour passer en-deçà.
Enfin, chaque chantier se révèle unique en matière de prévention du risque amiante. Il y a des critères à prendre en compte :
- la nature et la configuration générale du bâtiment ;
- la surface à traiter ;
- l’occupation des autres locaux faisant partie du bâtiment ;
- les autres paramètres ayant une influence sur la santé des opérateurs et des autres occupants pendant et après le chantier.
Risque amiante, les protections individuelles
Lors de travaux d’entretien et de maintenance, les professionnels du BTP posséderont des EPI en cas de risque amiante.
Les couvreurs, bardeurs, électriciens, façadiers, plâtriers, plaquistes, peintres, maçons font partie de la liste des travailleurs qui s’équiperont de :
- combinaison de type 5 ;
- gants en caoutchouc ;
- masque à ventilation assisté TM3P ou d’un masque isolant à adduction d’air, à pression positive, avec débit réglable.
Et c’est l’employeur qui se chargera de déterminer la durée de port des EPI après avis du médecin du travail.
A savoir, l’amiante représente un problème de santé publique qui concerne bon nombre d’artisans du BTP. Cependant, les salariés encourent d’autres risques dans l’exercice de leur métier. Parmi eux, les chutes de hauteur font également partie des principaux accidents du travail.