
Le 10 mai 2017 à 10 h 30, un échafaudage installé sur un immeuble de la rue du Faubourg Saint-Martin se décrochait, soudainement, sans raison apparente. Impressionnant et potentiellement très grave, cet incident n’a heureusement fait aucune victime. Même si ces accidents sont rares en France, ils rappellent qu’aucune règle de sécurité ne doit être omise sur un chantier — notamment au niveau du montage de l’échafaudage et, le cas échéant, de la mise en place des ancrages et amarrages.
Les ancrages et amarrages d’un échafaudage
Le montage d’un échafaudage doit scrupuleusement respecter sa notice et le plan d’exécution du fabricant. Lorsqu’il est attaché à un mur, il faut procéder à la mise en place des ancrages et amarrages. Dispositifs de sécurité essentiels, ils garantissent la stabilité de l’échafaudage et sa liaison avec l’ouvrage devant lequel il est installé. En d’autres termes, ils évitent le renversement total ou partiel de l’échafaudage, à l’image de celui du Faubourg Saint-Martin de Paris en mai 2017.
Plus précisément, l’ancrage consiste à creuser une partie du mur avec une cheville, pour y installer un piton. Son objectif est de constituer un point de résistance suffisant pour recevoir les efforts horizontaux transmis par les amarrages. Ces derniers créent une sorte de cadre autour d’une fenêtre ou d’une porte. Leurs fonctions sont la transmission des efforts horizontaux exercés par le vent ou l’utilisation de la structure.
Quelles sont les dispositions préconisées ?
Impérativement installés en quinconce d’un poteau à l’autre, les ancrages ne peuvent être démontés durant l’utilisation de l’échafaudage. Leur nombre est précisé, soit par le fabricant, soit par le bureau d’étude ayant réalisé la note de calcul, pour les structures de plus de 24 mètres de haut. Ce dispositif peut s’appuyer sur les éléments architecturaux de la construction, sur les étrésillons fixés dans les baies, les chevilles fixées dans la construction ou encore sur des dispositifs d’ancrage permanent.
Pour un échafaudage de moins de 24 mètres, non recouvert, les amarrages doivent être disposés tous les 4 mètres, pour les 2 flancs extrêmes et tous les 8 mètres, pour les flancs courants. Dans la pratique, ils sont répartis à raison d’un tous les 24 m², hors flancs extrêmes. Pour une structure recouverte d’une bâche ou équipée d’un filet, la répartition se fait théoriquement tous les 4 m² pour tous les flancs. Dans la pratique, les amarrages sont installés tous les 12 m² (hors flancs extrêmes).
À noter que certains échafaudages réclament des ancrages supplémentaires, sur chaque profil de la structure et à la hauteur des pare-gravois, des déports, des passages piétons et des protections couvreurs.
Dans tous les cas, l’effort maximal admissible pour un amarrage, est de 500 daN (décanewtons) et ne pourra jamais être inférieur à 300 daN.
Plus généralement, les précautions d’usage de tout échafaudage restent les mêmes : le montage doit être assuré par une personne formée et la structure doit faire l’objet des vérifications obligatoires, avant sa mise en service, mais aussi et surtout quotidiennement tout au long de sa durée de vie.