Le secteur du bâtiment est celui dont l’activité a été la plus fortement réduite. La reprise des chantiers est effective depuis le déconfinement. Cependant, les artisans et entreprises du BTP doivent faire face à de nouveaux problèmes. Le respect du protocole sanitaire implique des coûts supplémentaires, notamment pour acheter du matériel. Pour éviter la faillite des entreprises, le gouvernement a mis en place des mesures de soutien. Quel surcoût lié aux mesures sanitaires ? Et quelles aides pour maintenir son activité ? Cet article répond à vos questions.
Les postes de surcoût lié aux mesures sanitaires
Pour protéger salariés et clients, les artisans et entreprises du BTP doivent appliquer les préconisations sanitaires du guide de l’OPPBTP. En outre, se protéger du coronavirus entraîne des dépenses. Celles-ci s’avèrent plus élevées en rénovation qu’en construction.
On distingue alors trois grands postes de surcoût lié aux mesures sanitaires : la coactivité, la désinfection et les équipements de protection.
Surcoût lié aux mesures sanitaires : la coactivité
D’abord, la coactivité représente jusqu’à 50 % du surcoût total. Elle implique la distanciation sociale dans les véhicules utilitaires et sur les chantiers, y compris lors du travail en hauteur.
Par conséquent, certaines entreprises du bâtiment louent de nouveaux moyens de transport. Et d’autre part, la coactivité allonge les délais de réalisation, ce qui représente une perte d’argent. Parfois, les artisans financent les surcoûts sur leur marge. Ils travaillent donc à perte sur certains chantiers. Et ce, afin de conserver leur clientèle.
Désinfection : des coûts supplémentaires liés au coronavirus
Ensuite, pour protéger leurs clients et leurs salariés, les entreprises du bâtiment doivent procéder à une désinfection totale. Elle comprend le nettoyage du matériel, la décontamination, mais aussi l’acquisition d’outils supplémentaires.
Equipements de protection : un coût en plus
Enfin, les acteurs du BTP doivent être équipés de gants et de masques de protection. Les artisans indépendants ainsi que les chefs d’entreprises doivent aussi acheter du gel hydroalcoolique. En plus des équipements de protection individuelle habituels, ce matériel en sus entraîne un surcoût lié aux mesures sanitaires.
Crise sanitaire : les autres difficultés en plus du surcoût
Les artisans et entreprises du BTP doivent faire face au surcoût lié aux mesures sanitaires, mais pas seulement. Effectivement, ils sont confrontés à d’autres difficultés consécutives à la crise du coronavirus. Celle-ci ralentit les chantiers et provoque :
- d’abord, des problèmes d’approvisionnement en matériel et matériaux, notamment en provenance de l’Italie et de l’Espagne ;
- ainsi qu’un surplus de charges administratives ;
- puis, le report et l’annulation de chantiers, en raison de la peur ou de la réticence des clients ;
- enfin, une gestion des déchets difficile due au ralentissement de l’enlèvement des déchets pendant le confinement.
Surcoût lié aux mesures sanitaires : le soutien de l’Etat
Afin de soutenir le secteur du BTP et des travaux publics, et pour accompagner la reprise d’activité, le gouvernement a mis en place des mesures :
- premièrement, il demande aux maîtres d’ouvrage de l’Etat de négocier avec les entreprises du BTP une prise en charge d’une partie des surcoûts. Cette mesure s’accompagne de la création d’un comité de suivi ;
- ensuite, il demande aux préfets de définir une approche solidaire des surcoûts entre entreprises, maîtres d’ouvrage et maîtres d’oeuvre ;
- pour les entreprises de moins de 50 salariés impactées fortement par le surcoût lié aux mesures sanitaires, il propose des remises de charges sociales. Et pour toutes les entreprises, un plan d’apurement de leurs charges sociales ;
- enfin, en ce qui concerne les marchés publics et privés, il préconise le report de plusieurs mois des pénalités applicables en cas de retard.
Notez qu’à la rentrée 2020, le gouvernement présentera son plan de relance de l’économie. Le secteur du BTP sera directement concerné par les mesures.