Sur les zones de construction, les actes délictueux représentent un véritable fléau. Le phénomène des vols sur chantier peut être lourd de conséquence, notamment pour les petites entreprises. Certes, il s’agit des aléas du métier du bâtiment, mais il existe des solutions pour prévenir le pillage et l’éviter le plus possible. Tout ce qu’il faut savoir sur les vols de matériaux et matériels sur les chantier de BTP.
Les entreprises et les matériels concernés
D’abord, il faut savoir que les vols sur chantier touchent tous les corps de métier. Cependant, les entreprises de second oeuvre sont les premières à subir le pillage. En effet, elles stockent et installent des produits qui se revendent facilement (ex. : câble électrique, tuyauterie).
D’autre part, certains matériaux et matériels sont plus volés que d’autres. Parmi les objets convoités par les voleurs, il y a les tableaux électriques, les sanitaires tels que baignoire ou WC ainsi que les outillages électroportatifs. Cet équipement de maçonnerie se révèle très prisé par les petites entreprises et les particuliers.
Enfin, notez que les vols se produisent le plus couramment en période estivale.
Vols sur chantier, les conséquences
Même si la sécurisation de chantier a évolué ces dernières années, les vols continuent d’être fréquents.
Ils représentent d’abord une lourde perte financière. La FFB (Fédération française du bâtiment) estime à 1 milliard d’euros le préjudice subi chaque année par les entreprises du BTP. Cela équivaut à 1% du chiffre d’affaires de la profession. Les petites entreprises du bâtiment sont les premières à en souffrir. Certaines d’entre elles mettent la clé sous la porte suite aux vols sur chantier.
Ensuite, il faut prendre en compte le retard que les actes délictueux engendrent. En effet, le pillage sur les zones de construction entraîne la réalisation d’une nouvelle commande. Et parfois des travaux de remise en état s’avèrent nécessaires.
A noter : face à ces problèmes de chantier, les entreprises du BTP se retrouvent souvent seules et démunies. Les maîtres d’ouvrages n’en tiennent généralement pas compte dans le respect des délais.
Limiter le vol avec une démarche proactive
Les entreprises du bâtiment ont tout intérêt à prendre des mesures pour sécuriser les chantiers et éviter le pillage. Il est impossible de supprimer totalement les vols, mais les entrepreneurs du BTP peuvent adopter de bons réflexes.
D’une part, il y a la surveillance humaine, et de l’autre, les équipements techniques et technologiques (vidéosurveillance, marquage GPS ou RFID…). En fonction de l’environnement du chantier, l’entreprise adoptera l’une des deux mesures ou les complémentera.
L’entreprise peut aussi suivre ces conseils de prévention :
- ne pas stocker sur place du matériel de valeur et le maintenir en lieu sûr le soir ;
- installer des moyens de dissuasion (ex. : panneau « Site sécurisé ») et de protection (ex. : palissade, clôture, glissière béton avec portail…) ;
- sensibiliser les salariés au problème des vols sur chantier ;
- ne pas faire livrer de matériaux ou équipements la veille d’un arrêt ou d’un week-end ;
- filtrer les informations relatives aux livraisons (date, matériel…) ;
- ne pas faire le plein de carburant des engins le soir ou la veille d’un arrêt ;
- vérifier l’identité des personnes présentes sur le chantier. Grâce à la carte d’identification professionnelle du BTP, mise en place de manière progressive depuis 2017, il est possible de limiter les vols d’opportunité.
Comment être bien assuré en cas de sinistre ?
Les entreprises du bâtiment doivent protéger les chantiers des intempéries ainsi que des voleurs. Pour cela, il s’avère nécessaire de s’assurer en conséquence. Ainsi, si l’entreprise du BTP porte plainte, elle peut prétendre à une indemnisation.
Cependant, il convient de prendre les mesures adéquates :
- pour le contrat annuel multirisques, l’entreprise adoptera des mesures de prévention effectives sur les chantiers telles que le marquage RFID. La compagnie d’assurances en tiendra compte en réduisant le montant de la franchise en cas de vols sur chantier ;
- et pour les garanties, mieux vaut assurer spécifiquement certains engins de chantier comme les chargeuses ou les mini-pelles. Couplé à la mise en place d’un système antivol, cette mesure de prévention permettra de réduire la cotisation vol ainsi que le montant de la franchise.
En quoi consiste la démarche « Ras le vol ! » ?
Initiée en 2008 par la FFB, la démarche « Ras le vol ! » propose en partenariat avec le Ministère de l’Intérieur un programme d’actions prioritaires. Dans chaque département, des mesures phares sont adoptées afin de lutter contre les vols de chantier. Parmi elles, la création de référent sûreté policier ou gendarme.
Ce partenariat entre forces de l’ordre et entreprises du bâtiment permet une approche de la sécurité en adéquation avec l’environnement de chantier. Et même si cette mesure n’empêche pas les actes d’incivilité, elle facilite les démarches en cas de sinistre (dépôt de plainte, indemnisation par l’assureur…).
Faut-il impliquer les maîtres d’ouvrage ?
Enfin, une problématique se pose pour les entreprises du BTP : faut-il réclamer l’implication du maître d’ouvrage sur la question des vols sur chantier ?
Certes, la plupart d’entre eux montrent de l’indifférence sur le sujet, mais il convient d’intégrer dans les marchés des clauses spécifiques contractuelles. Celles-ci prendront alors en compte l’installation d’équipements pour clôturer et surveiller le chantier (portes métalliques, système de vidéosurveillance…).
A savoir : généralement, l’entreprise du bâtiment prend en charge la moitié des coûts relatifs à cette installation.