Travail en hauteur, quel suivi médical pour les salariés ?

suivi médical pour les salariés du bâtiment prévention des risques de chute de hauteur

Les salariés du bâtiment se révèlent les premiers concernés par les risques de chutes de hauteur. Les employeurs doivent donc respecter certaines règles de prévention, à commencer par le suivi médical. Découvrez en quoi consistent le VIP et le SIR, et dans quelles conditions les salariés du BTP ont la possibilité de réclamer une visite médicale.

La visite d’information et de prévention (VIP)

A quoi sert-elle ?

D’abord, la visite d’information et de prévention (art. R.4624-10 à R.4624-21) doit être réalisée impérativement dans les trois mois à compter de la prise de poste. Elle s’effectue par un professionnel de la santé.

La VIP sert à :

  • interroger le salarié du BTP sur son état de santé ;
  • l’informer sur les risques éventuels de chutes de hauteur et les modalités de suivi en matière de visite médicale ;
  • le sensibiliser aux moyens de prévention existants ;
  • l’orienter si nécessaire vers le médecin du travail. D’autre part, les travailleurs handicapés ou en invalidité, et les femmes venant d’accoucher ou allaitantes sont orientés sans délai vers le médecin du travail. Le professionnel préconisera au besoin une adaptation du poste de travail.

Ensuite, à l’issue de la visite, une attestation de suivi médical est délivrée au travailleur ainsi qu’à l’employeur.

Les dispositions particulières

Il existe également des dispositions particulières en termes de suivi médical.

Les apprentis réaliseront leur visite d’information et de prévention dans un délai de 2 mois (au lieu de 3 mois pour les autres salariés). Et les jeunes travailleurs de moins de 18 ans effectueront leur VIP lors de l’affectation au poste de travail. Cette mesure s’applique aussi pour les travailleurs de nuit et ceux qui s’exposent à des champs électromagnétiques ou à des agents biologiques de niveau 2.

Enfin, sachez que la périodicité de renouvellement de la VIP est déterminée en fonction de plusieurs critères : les conditions de travail, l’âge et l’état de santé du salarié, et les risques auxquels le travailleur est exposé. Cependant, la durée de renouvellement ne peut pas excéder 5 ans.

Le suivi individuel renforcé (SIR)

En quoi consiste-t-il ?

Le suivi individuel renforcé (art. R.4624-22 à R.4624-28) s’effectue préalablement à l’affectation sur le poste de travail. Ensuite, il faut savoir que ce suivi médical se présente sous la forme d’un examen d’aptitude à l’embauche dont le renouvellement n’excédera pas 4 ans. Et il comporte également une visite intermédiaire au plus tard 2 ans après la visite avec le médecin du travail. Le rendez-vous est fixé avec un professionnel de la santé tel qu’un infirmier.

D’autre part, le SIR consiste à s’assurer que le travailleur du bâtiment est médicalement apte au poste et qu’il n’est pas atteint d’une affection dangereuse pour ses collègues. Au cours de ce suivi médical, le médecin du travail peut aussi proposer une adaptation ou une affectation à un autre poste. Il informera également le salarié sur les risques éventuels, les modalités de suivi et les moyens de prévention mis à sa disposition.

A qui s’adresse-t-il ?

Le suivi médical renforcé se destine aux :

  • travailleurs affectés à des opérations de montage et démontage des échafaudages ;
  • salariés du BTP amenés à conduire certains équipements pour le travail en hauteur et qui nécessitent une autorisation de conduite (ex. : engin de levage type nacelle ou plate-forme élévatrice) ;
  • jeunes de moins de 18 ans affectés sur des travaux interdits susceptibles de dérogations (art. R.4153-40 du Code du travail).

A noter : l’employeur a la possibilité de compléter les postes dits à risques pour lesquels ce suivi médical s’avère nécessaire.

Suivi médical, les visites à la demande et les examens complémentaires

D’autre part, en dehors du VIP et du SIR obligatoires, les salariés ou les employeurs peuvent réclamer une visite médicale. Le médecin du travail organisera lui aussi une visite si la situation l’exige.

Et le professionnel de la santé peut également prescrire ou réaliser des examens complémentaires au dépistage d’une maladie professionnelle, d’une affection étant contre-indiquée à l’exercice du poste ou d’une maladie dangereuse pour l’entourage professionnel du salarié.

Ce suivi médical complémentaire s’avère à la charge de l’employeur lorsque l’entreprise possède un service autonome de santé au travail. Le cas contraire, les examens restent à la charge du service de santé au travail interentreprises.

Enfin, notez que tous les examens sur prescription du médecin du travail s’effectuent dans le respect de l’anonymat.