Le secteur du bâtiment se trouve au cœur des enjeux du développement durable. Aujourd’hui, les artisans et entreprises du BTP ont la possibilité de construire ou rénover des bâtiments de manière écoresponsable. Découvrez en quoi consiste la filière des matériaux biosourcés, appelés aussi biomatériaux : les avantages, les matériaux naturels les plus utilisés et le label Bâtiment Biosourcé. Focus sur l’économie circulaire.
En quoi consistent les matériaux biosourcés ?
D’abord, il convient d’apporter une définition du matériau biosourcé. Il s’agit d’un matériau issu du vivant, d’origine végétale (paille, bois…) ou animale (laine de mouton…).
D’autre part, les matériaux biosourcés ne sont pas nécessairement 100 % naturels. En effet, ils peuvent être transformés et donc contenir des additifs chimiques. Cependant, le biomatériau concourt à la préservation des ressources naturelles. Et il s’inscrit dans une démarche écoresponsable.
Ensuite, comme tous les autres matériaux, les biosourcés présenteront obligatoirement les critères de réaction au feu suivant la réglementation dont ils dépendent (type de bâtiment, usage). Et le cas contraire, les matériaux biosourcés seront traités.
Enfin, les matériaux biosourcés doivent aussi répondre au certificat Acermi, lequel atteste des performances des produits d’isolation thermique.
Les biomatériaux utilisés dans le bâtiment
Alternative au béton ?
Bien qu’elle représente une alternative opportune, l’utilisation de biomatériaux reste marginale. En effet, les matériaux biosourcés sont presque exclusivement sollicités dans le domaine de l’isolation thermique ou acoustique, ou dans la formulation de béton (chanvre).
Les plus utilisés
Et parmi les matériaux biosourcés, les plus utilisés sont :
- d’abord, le bois comme produit de construction (structure porteuse, bardage, menuiserie, panneaux de bois, laine de bois…) ;
- puis, le liège utilisé sous forme de panneaux, rouleaux recyclés et de granulats ;
- ensuite, la paille, laquelle est largement disponible sur le territoire français. Les salariés du bâtiment l’emploient sous forme de bottes, panneaux et enduits pour isoler une osssature bois, ou remplir les murs ou toiture. Et en vrac, la paille est aussi mélangée à de la terre afin de créer un enduit servant au revêtement des façades intérieures et extérieures ;
- le chanvre (fibre et chènevotte) pour créer des mortiers, enduits, bétons et laine de chanvre ;
- la ouate de cellulose produite à partir de journaux recyclés, à appliquer en voie sèche ou humide ;
- enfin, la laine de mouton qui après lavage, peut servir à isoler les murs ou les remparts de toiture.
Les avantages
Il existe de nombreux avantages à utiliser des matériaux biosourcés pour construire ou rénover un bâtiment.
Technique fiable et saine
Il s’agit d’abord d’une technique fiable et assurable. Et des matériaux biosourcés les plus utilisés sont considérés comme des techniques courantes par les assureurs.
Ensuite, le bâtiment est construit avec des matériaux renouvelables. Donc, en plus d’être confortables, les constructions se révèlent saines, été comme hiver.
D’autre part, les biomatériaux s’avèrent disponibles à des prix concurrentiels. Désormais, les artisans et entreprises du bâtiment trouveront une large gamme de produits à tous les prix. Et la mise en œuvre n’engendre pas de surcoût.
Flexibilité et abondance
La plupart des matériaux biosourcés ne nécessitent pas ou peu de formation. L’utilisation du chanvre comme mortier ou enduit demande une formation d’une journée (se renseigner auprès de l’Association Construire en chanvre). Et en ce qui concerne le bois, une formation de cinq jours doit être effectuée pour le remplissage et l’enduit (contacter le Réseau français de la construction paille).
Puis, les matériaux biosourcés permettent des utilisations variées (rénovation de patrimoine, construction neuve, gros œuvre, finition…). Et ils présentent également des potentiels d’innovation forts faisant l’objet de nombreux travaux de recherche.
Enfin, il existe des ressources abondantes de biomatériaux sur le territoire français. Cela permet aussi de créer des emplois non délocalisables.
Le label Bâtiment Biosourcé
Le label Bâtiment Biosourcé (art. R.111-22-3 du Code de la construction et de l’habitat) a été mis en place par les pouvoirs publics en 2012. Et l’objectif consiste à valoriser l’utilisation des biomatériaux. Dans la même continuité il y a la loi de la croissante verte, relative à la transition énergétique des matériaux et produits de construction biosourcés (2015). Et cela s’inscrit dans une démarche écologique à l’heure où les entrepreneurs doivent gérer la question de la gestion des déchets sur les chantiers.
D’autre part, le label s’adresse à tout maître d’ouvrage de bâtiment non résidentiel, public ou privé neuf (ex. : bureaux, commerces, établissements scolaires, de santé, gare, hôtel…). Et pour être labellisé, le bâtiment ou sa partie neuve doit intégrer obligatoirement une part significative de matériaux biosourcés dans sa construction.
Enfin, il faut également noter que le label Bâtiment Biosourcé n’est accessible qu’en association avec une certification :
- la certification NF HQE (haute qualité environnementale) ;
- ou alors la certification NF HPE (haute performance environnementale).